Auteur :
Victor Hugo
Titre et date de publication:
Le dernier jour d'un condamne , publié en 1829.
Composition:
Le livre comporte trois parties : Bicêtre, la Conciergerie et la Mairie.
Bicêtre : le procès, le ferrage des forçats et la chanson ;
La Conciergerie : le voyage vers Paris, la rencontre avec la friauche et la rencontre avec le geôlier qui lui demande les numéros pour jouer à la loterie ;
L’Hôtel de Ville : le voyage dans Paris, la toilette du condamné et le voyage vers la Place de Grève : l’échafaud.
Cadre:
Lieux :
Les grandes prisons de Paris : Bicêtre, la Conciergerie et l’Hôtel de Ville.
Durée :
Cinq semaines, à partir du moment où le protagoniste est condamné à mort jusqu’au moment où il monte sur l’échafaud.
Thèmes
La peine de mort / La peur / la haine / la religion / la violence contre les prisonniers / l’injustice / la justice
Énonciation, focalisation
Le narrateur est le personnage : utilisation de la première personne.
Le narrateur # l’auteur.
Focalisation interne : accès au point de vue du narrateur et à sa vision des choses et du monde..
L'étude du titre :
Depuis 1832, Victor Hugo mène un combat contre la peine de mort. Après l'apparition de " Le dernier jour d'un condamné'", Hugo ne cesse de répéter que son livre est un << plaidoyer, direct ou indirect, pour l'abolition de la peine de mort >>. La peine de mort n'a été supprimée qu'en 1981.Le thème de ce livre reste d'actualité parce que le châtiment suprême est pratiqué dans plusieurs pays du globe. Ainsi le combat n'est pas encore terminé.
Notes sur le genre :
Le roman à thèse est une œuvre d'abord littéraire mais à travers laquelle l'auteur défend une thèse qui a une portée universelle. Le roman à thèse est un roman réaliste que selon Susan Ruban << se signale au lecteur comme porteur d'un enseignement, tendant à démontrer la vérité d'une doctrine politique, philosophique, scientifique ou religieuse.>> Le roman à thèse propose des valeurs qui existent indépendamment du texte romanesque et qui lui servent de référence intellectuelle et idéologique. Le roman à thèse impose au lecteur une thèse à laquelle il doit adhérer et des arguments qui justifient la position de l'auteur.
Dans "le dernier jour d'un condamné", Hugo milite contre la peine de mort en montrant les souffrances du condamné qui attend son châtiment.
On peut aussi considérer le dernier jour d'un condamné comme un roman autobiographique ou un journal intime.
Résumé du livre :
Après la proclamation de sa condamnation à mort, le narrateur a été conduit à la prison de bicêtre ou il doit passer six semaines en attendant son pourvoi en cassation et son exécution. Il a été mis dans une cellule humide, sale et lugubre. Traité comme les autres détenus; il bénéficie cependant de quelques faveurs: on lui a donné avec quoi écrire et lui a permis une sortie chaque dimanche dans le préau ou il a côtoyé les prisonniers et a appris leur argot. Il a décidé alors d'écrire son journal de souffrances relatant les dernières heures avant son exécution. Dans son cachot, obsédé par l'idée de sa condamnation, le narrateur passe son temps à lire les inscriptions sur les murs de sa cellule. Il se sent coupé du monde, sans passé ni avenir.
Effrayé par le spectacle du départ des forçats pour Toulon, le narrateur voulait s'évader mais il ne le pouvait pas parce que la surveillance était tellement puissante. Il imaginait à l'avance comment serait sa mort et trouve son entourage inhumain et effroyable. On lui a appris par la suite le rejet de son pourvoi en cassation et son transfère à la conciergerie. Désespéré, ignoré de sa fille et se sentant seul au milieu d'une foule déchaînée et avide de sang, le narrateur espère vainement une grâce royale. Il est exécuté à quatre heures de l'après-midi lassant derrière lui un message fort invoquant les décideurs à abolir la peine de mort.
Les personnages de l’œuvre :
Le narrateur :
C’est le héros de cette histoire. Il est condamné à la peine de mort, à cause d’un crime qu’il a commis. Il est d’une éducation raffiné. Il est jeune et sain ; robuste de corps et d’esprit.
Marie :
Petite fille du narrateur âgée de trois ans. Douce, rose, frêle, elle a de grands yeux noirs et de longs cheveux châtains. Elle ne reconnaît pas son père lorsqu’elle le revoit dans la prison et l’appelle « monsieur »
Les magistrats :
Ils sont grotesques. Le narrateur les décrit de manières caricaturales.
Les gardes-chiourmes :
Des geôliers sans instruction et sans éducation qui rudoient le narrateur et les autres prisonniers.
Les spectateurs :
curieux, assoiffés de sangs et acharnés contre le condamné
La mère du narrateur :
Femme de mauvaise santé âgée de soixante-quatre ans
La femme du narrateur :
Femme de mauvaise santé et d’esprit libre
Le prêtre :
Bon et charitable, c’est un homme qui éprouve pas de compassion pour le narrateur. Il le croit impie. La promiscuité des criminels et le spectacle des exécution l’a rendu placide.
L’huissier :
Un homme insensible qui vient annoncer au condamné le rejet de son pourvoi en cassation. Il ne s’intéresse qu’à son tabac et aux nouvelles politiques sans importance. La mort ne l’émeut pas
Le prisonnier de la Conciergerie :
Un homme de cinquante cinq ans qui a partagé la cellule du narrateur à la Conciergerie , avant d’être transféré à Bicêtre. Il est condamné à la peine capitale qui doit avoir lieu dans six semaines. Il est le fils d’un ancien condamné à mort
Le sous architecte :
Un jeune homme qui est arrivé dans la cellule du condamné, à la Conciergerie afin de prendre les mesures de la Cellule. Il est insensible et sarcastique.
Le nouveau gendarme de la Conciergerie :
C’est un gendarme aux yeux de bœuf, au front déprimé qui remplace l’ancien gendarme bon. C’est un joueur invétéré qui demande au condamné de revenir, après sa mort, lui rendre visite en vue de lui indiquer les numéros gagnants au jeu.
L’espagnole :
Le premier amour du narrateur. Fille à la peau brune, aux cheveux longs et aux yeux grands. Le narrateur l’appelait affectueusement Pepa.
Le bourreau :
Grand, vieux, gras, il la face rouge. Il est habillé d’une redingote. Il porte un chapeau à trois cornes. La foule l’appelle Samson.
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Le schéma narratif :
Situation initiale :
L’auteur ellipse de la situation initiale afin de dramatiser l’histoire, et de mettre en exergue la question centrale du texte, à savoir la contestation de la peine de mort capitale. Mais on peut déduire à travers quelques analepsies (retours en arrière) disséminées à travers le récit cette situation initiale) jusqu’au jour du crime qui a bouleversé sa vie
Élément perturbateur :
Le meurtre commis par le personnage narrateur.
Péripéties :
Le jugement, l’emprisonnement, la condamnation à la peine de mort, recherche pas le condamné d’une issue qui préserve sa vie.
Dénouement :
Il n’y a pas de dénouement
Situation finale :
L’auteur a fait l’ellipse de la situation finale pour inciter le lecteur à réflichir.
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